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  • Photo du rédacteurGéraldine Sohet

Faut-il faire ou non diagnostiquer sa neuroatypie ?

Être neuroatypique peut être un atout dans certains domaines de la vie, mais aussi causer des difficultés dans d'autres. 


C'est pourquoi savoir si vous êtes neuroatypique peut être une information précieuse pour mieux comprendre comment fonctionne votre cerveau et comment vous pouvez adapter votre vie en conséquence. 


Dans cet article, je souhaite discuter avec vous de l'importance de faire diagnostiquer sa neuroatypie, des avantages que cela peut avoir pour vous et votre famille et questionner ces histoires d’étiquette que l’on se colle (et se décolle).


Je vous rappelle que cet article n’a aucune valeur médicale ni de conseil. Il partage uniquement mes propres réflexions, basées sur mon vécu. Chacune a le droit de le vivre autrement. 



Centre de Neurofeedback Dynamique Illkirch
Geraldine SOHET

Là c'est moi, en pleine séance photo pour lancer ma nouvelle activité de Neurofeedback Dynamique.


Faire diagnostiquer sa neuroatypie pour mieux comprendre ses forces et ses faiblesses


Le premier avantage évident de se faire diagnostiquer est de vous aider à mieux comprendre vos difficultés et vos forces. 


Les personnes neuroatypiques ont des facilités dans bien des domaines. C’est une certitude. Si, si, ici on peut se le dire et on peut en être fières.

Créativité, empathie, intuition, vision différente de la vie et de ses priorités, capacité à mettre en relation les gens, respect du vivant, cerveau qui fuse à 100 à l’heure et qui offre une grande agilité, développement de compétences hors normes (dans le sens pas attendu par la société), etc.


Mais nos difficultés à les mettre en avant nous font souvent entrer dans un cercle infernal de dévalorisation. 

Difficultés à communiquer (trop ou pas assez, ou pas dans les bons codes), à s’organiser, à se concentrer dans nos apprentissages, dans la régulation de nos émotions, à rester linéaire dans nos vies personnelles comme professionnelles… la liste est longue.


On nous reproche d’être “trop” alors que nous ne pouvons pas vivre les choses autrement qu’en étant dans l’excès (excès d’après les autres, pas d’après notre ressenti).


Combien de femmes ai-je rencontré qui m’ont indiqué être TROP sensibles, TROP bavardes, TROP speed, TROP dans leurs pensées, TROP angoissées…


TROP, TROP, TROP…



Une femme sans visage qui ne sait plus qui elle est vraiment
Les difficultés à accepter sa neuroatypie

 

On peut discuter longtemps de la question de la société qui ne nous permet pas d’être pleinement nous-mêmes et qui nous oblige à chercher pourquoi il y a quelque chose qui coince en nous depuis toujours. 


Cela peut même être un article dédié à part entière à ce sujet. 


Mais de mon point de vue, en ayant un diagnostic officiel, vous pouvez avoir accès à des informations précieuses sur votre profil neurologique et vous pouvez être orienté vers des professionnels qualifiés pour vous aider à surmonter vos difficultés. 


Cela peut également vous aider à vous sentir moins seul dans vos luttes (oui franchement, je trouve que le terme n’est pas exagéré), car vous saurez que d'autres personnes partagent vos expériences.


Faire diagnostiquer sa neuroatypie pour stopper la culpabilité qui nous ronge 


Personnellement, je me suis demandée 40 ans ce qui clochait chez moi. 


Cela m’a fait porter une culpabilité terrible de ne pas pouvoir répondre aux attentes et aux injonctions sociétales. 


Surtout que j’étais incapable d’expliquer POURQUOI.

Pourquoi je changeais tout le temps de job ?

Pourquoi je m’ennuyais tout le temps ?

Pourquoi je vivais les choses de manière toujours plus intense que les autres ?

Pourquoi ma tête était H24 pleine de pensées qui m'empêchait d’avoir de la place pour ce que je considérais comme des futilités ?

Pourquoi ai-je été incapable de faire des études supérieures brillantes comme tout le monde s’y attendait ?  

Pourquoi me sentais-je aussi incapable de gérer le quotidien de ma famille en même temps que ma vie professionnelle (alors que bien entendu j’avais l’impression que tout le monde réussissait à s’en sortir) ?   


Pourquoi, pourquoi, pourquoi, POURQUOI ???



Faut il oui ou non faire diagnostiquer sa neuroatypie ?
Géraldine Sohet

Avoir un diagnostic m’a aidée à être plus compréhensive envers moi-même et à aborder les défis avec une attitude plus positive. 


Tout a pris sens. J’ai obtenu des réponses aux questions que je traînais depuis 40 ans. Ce fut un soulagement énorme. Et je pèse mes mots. 

J’ai commencé à voir ce que je considérais comme des « faiblesses » comme de simples différences dans la façon dont mon cerveau fonctionne, plutôt que des défauts. 


Je n’ai donc plus cherché à aller tout le temps contre. Mais à agir en fonction de mes particularités. Pour désormais réussir à avancer dans le chemin que je souhaite tracer.


Cela se traduit alors par une augmentation de mon estime de soi et une réduction de la honte et de la culpabilité qui me rongeaient (et que beaucoup de personnes neuroatypiques ressentent). 


En sachant qui vous êtes, vous pouvez également être en mesure d'expliquer à d'autres personnes votre façon de fonctionner et ainsi être mieux compris (je n’ai pas dit que c’était simple pour autant).


Et pour ceux qui ne veulent pas comprendre ou qui vous jettent au visage que tout cela n’est qu’un effet de mode… n’ayez pas de regrets, je suis sûre que de toute façon vous n'allez pas vous entendre avec eux. 


Faire diagnostiquer sa neuroatypie pour mieux comprendre ses enfants 


Enfin, savoir que vous êtes neuroatypique peut être particulièrement bénéfique si vous êtes parent. 


Car les chiens ne font pas des chats. 


Et la composante génétique de la neuroatypie ne fait plus trop de doutes chez les neuropsychologues. 

Si vous avez des enfants neuroatypiques, vous pourrez ainsi mieux les comprendre et les aider à surmonter leurs difficultés. 


Quoi de plus rassurant pour un enfant perdu dans son environnement de savoir que son ou ses parents sont passés par là et comprennent parfaitement ce qu’il ressent. 


Vous pourriez être en mesure de mieux les accompagner dans leur parcours d'apprentissage, de trouver des professionnels qualifiés pour les aider et leur expliquer leur diagnostic. 


De pouvoir mettre avec eux des mots sur leurs maux.

De pouvoir les aider à prendre conscience de leurs forces, même si la société leur donne l’impression qu’ils ne sont pas outillés pour livrer ce qu’elle attend d’eux. Qu’elle leur fait croire que ce qu’ils peuvent partager aux autres ne sert à rien.  


Vous pourrez aussi œuvrer pour les aider à rencontrer des “comme eux”. Très rassurant de savoir que l’on est pas seuls. Et cela permet de créer de solides amitiés qui savent réconforter quand parfois c’est trop dur à l’école. 


Ne vous inquiétez pas, vous les trouverez facilement. Car je suis sûre que parmi vos amis les plus proches se cachent beaucoup de neuroatypiques (qui se ressemble, s’assemble). 


Et puis vous pourrez élaborer ensemble de nouvelles stratégies pour les aider à mieux s'adapter aux situations.


Pour s’adapter sans se dévoyer. Et ça, c’est encore un autre sujet. 


Donc là, vous vous dites que je suis une vendeuse d’étiquettes en fait 


On dit souvent que les étiquettes sont pour les boîtes de conserve, pas pour les humains, mais quand on est neuroatypique, la question peut être un peu plus délicate. 


D'un côté, se coller une étiquette sur le front peut être utile. 


C'est comme un panneau d'avertissement : "Attention, je ne fonctionne pas comme vous". 


C'est un moyen de dire au monde, "Hé, je suis différent, et c'est OK". 


Voire : “Hé, je suis différent et c’est trop cool car je sais faire plein de trucs autrement que vous.”


Mais d'un autre côté, ces étiquettes peuvent aussi nous enfermer dans une case et nous priver de notre individualité.

J’en ai bien conscience.


On m’a déjà fait remarquer qu’un enfant qui entend sans arrêt parler de ce sujet deviendra ce que l’on attend de lui, conformément à l’étiquette qu’on lui colle. 


C’est un risque en effet. 


Mais les enfants neuroatypiques sont dotés d’une sensibilité hors du commun. Et quand ils divergent de la “norme” dans leur façon d’être et de penser, ils le remarquent suffisamment tôt pour s’interroger. 

Au risque de se construire petit à petit une personnalité qui ne leur convient pas. Qu’il sera tout aussi difficile de déconstruire à l’âge adulte ! 


Je dirai donc que tant que votre enfant est bien dans ses baskets et gère sa neuroatypie, il n’y a pas de sujet à aborder. Foutez lui la paix. 


Mais si le mal s’installe, pour moi le diagnostic devient une évidence. Pour donner du sens. 


Un point crucial pour votre enfant. 


En conclusion

De mon point de vue, faire diagnostiquer sa neuroatypie peut être extrêmement bénéfique pour vous et votre famille. 


Cela peut vous aider à mieux comprendre vos difficultés et vos forces, à adopter une attitude plus positive envers vous-même, et à être mieux compris par les autres. 


Si vous pensez être neuroatypique, je ne peux que vous encourager à en parler à votre médecin ou à un psychologue qualifié pour explorer vos options de diagnostic.


J'insiste sur qualifié d’ailleurs !


Dans l’idéal, choisissez un neuropsychologue ou un psychologue spécialisé sur le sujet. Si en plus il est aussi neuroatypique, les choses seront beaucoup plus simples vous verrez (mais bon, cela n’est pas marqué sur leur carte de visite malheureusement). 


Voyez le diagnostic comme la clé pour ouvrir des portes qui vous aideront à mieux vous comprendre et vous adapter à vos besoins.



Faire diagnostiquer sa neuroatypie pour comprendre son mode de fonctionnement
Trouver la clé à son cerveau




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